lundi 18 mai 2015

Chambre photographique monorail

Lors du voyage d’Image contact en Toscane, il m’a été demandé de faire le guide pour la « visite » d’une chambre photographique.



Introduction :

La société Arca-Swiss fut créée en 1920 par les frères OSCHWALD à Zurich. Au début des années 1980, la société fut reprise par Philippe VOGT, et en 1999, Arca-Swiss Intertnational s’est installée à Besançon pour s’ouvrir au Marché Commun.  Aujourd’hui elle exporte à 95 % sa production, dont les deux tiers aux États-Unis et en Asie. Philippe Vogt a été le premier à intégrer des capteurs électroniques de mouvement à une chambre photographique, en 1984, puis un dos numérique, en 1990.

Description :

Il existe des chambres type « folding » qui sont peu encombrantes mais dont les mouvements sont souvent très limités, des chambres « monorail », qui ont l’impossibilité d’une utilisation en prise de vue à main levée.

En Toscane nous disposions d’une chambre monorail type « Field », de format 4’’x 5’’



1- le banc optique (rail) qui peut être allongé avec d’autres éléments, et qui chez Arca permet la liaison entre la chambre et le pied.

2- Corps avant : c’est l’élément sur lequel s’adaptent les optiques grâce à une planchette. Il offre les mouvements de décentrement et de bascule.

3- Corps arrière : il reçoit le dos de la chambre et détermine donc le format de l’image. Il est doté de mouvements de décentrement et de bascule.

Le dos est constitué du cadre porte châssis et du cadre avec dépoli. 

Le dos reçoit les châssis pour plan film, mais il peut également recevoir des magasins pour bobine 120/220, des châssis pour film Polaroïd, et des dos numériques.

4- Soufflet : élément extensible qui relie le corps avant au corps arrière.

Mouvements : 

Les corps avant et arrière des chambres peuvent être montés et descendus, glissés de gauche à droite et de droite à gauche (décentrements) ou inclinés (bascules).


Grâce à ces mouvements, le photographe peut à la prise de vue obtenir les effets suivants : 
1/ Redressement d’une perspective verticale 
2/ Redressement d’une perspective horizontale 
3/ Recadrage vertical



Loi de Scheimpflug :

Quand le plan film et le plan de l’objectif sont parallèles, le plan de mise au point se déplace d’avant en arrière, parallèlement aux deux autres. Pour obtenir une photographie nette, il suffit alors de faire concorder le plan de mise au point et le plan du sujet. C’est ce qu’on fait avec n’importe quel appareil photo quand on règle la mise au point (chambre au repos). Avec une chambre on peut modifier la position de ce plan dans l’espace, dans une position autre que la parallèle de l’appareil. On le fait, par exemple, en basculant le plan de l’objectif vers l’avant, ce qui couche le plan de mise au point sur le sol.




Optiques : 

Une optique forme une image circulaire appelée « champ éclairé » A l’intérieur du champ éclairé, on observe un cercle concentrique, dans lequel l’image est nette : c’est le cercle d’image qui est déterminé par la conception optique de l’objectif et non par la longueur focale. 

Pour le 4’’ x 5 ‘’, la meilleure résolution est obtenue entre f:11 et f:22.

Il faut éviter les grandes ouvertures qui donnent peu de profondeur de champ (f:4, f:5,6, f: 8)

Et les petites ouvertures qui donnent une profondeur accrue, mais une qualité de l’image diminuée par les aberrations (f:45, f:64)


Mesure de la lumière : 

Avec un Spotmeter Pentax Digital adapté au Zone System. Il est certain que les pellicules actuelles sont plus performantes que celles du temps d’Ansel ADAMS.




La Prévisualisation

« L’une des principales difficultés que rencontre un photographe est de prévoir le plus précisément possible l’image qu’il va obtenir. C’est la prévisualisation. Pour « fabriquer » consciemment une image il faut maîtriser un certain nombre de domaines comme la mise au point et la profondeur de champ, le cadrage et la composition, le temps de pose et le rendu des luminances du sujet. » 
Daniel DROUARD 

Le système des zones : de façon générale :
Mesurer la lumière en fonction des détails dans les ombres que l'on veut voir (les ombres sont déterminées à la prise de vue). 
Ajuster le développement en fonction des hautes lumières que l'on veut obtenir (les hautes lumières sont déterminées au développement).



Conclusion : 

Il faut savoir que la simplicité de conception des appareils grand format permet une compréhension des éléments conduisant à la réalisation d’une image dans tout système d’appareil photographique. 

Le vendredi matin 17 avril 2015, Image Contact était sur La Piazza del Campo de Sienne où nous concrétisions les connaissances acquises la veille. Nous étions au milieu d’un « escadron » de selfies, et je pense que nous avons dû faire la une de certains réseaux sociaux.


Merci à Sophie pour le reportage photographique.


ALAIN LOCHE


3 commentaires:

  1. Superbe article!
    Bonne soiree!
    Photographe Gil Zetbase
    http://www.gilzetbase.com/

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  2. Sympa le résumé et le rappel de ce très bon moment.

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  3. Merci Alain pour ces explications. Je comprends enfin la nécessité des alignements, même en numérique, pour la réalisation des bokhés qui ne sont uniquement pas le résultat d'un objectif ouvert à 2,8 et possédant 9 lames de diaphragme arrondies !

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